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l’Allier la série des Limagnes de Brioude, d’Issoire et de Clermont-Moulins. Et enfin, se reconstitua une longue dépression sur l’emplacement de l’ancien et grand chenal houiller Decazeville, Mauriac, Bort, Noyant. Il faut signaler aussi des dépressions moins étendues telles que celles d’Ambert, de Montluçon et de Gouzon (Creuse) ; mais l’influence des ondes alpines ne se propagea guère à l’W. de l’ancien chenal houiller. Le double mouvement de surélévation continu ou par saccades, des régions anticlinales et d’enfoncement des régions synclinales, parallèles dans leur ensemble à la bordure orientale, ou épousant d’anciennes directions hercyniennes, eut pour résultat de créer dans les dépressions, durant tout l’Oligocène, un cycle de sédimentation qui fut particulièrement actif dans la Limagne (v. coupe générale).

J’ai montré, en particulier, que pour les bassins de Montbrison, d’Ambert et de la Limagne, sur les deux versants du Forez il existe une véritable cuirasse de dépôts détritiques grossiers (poudingues, grès, argiles ou grès latéritiques) aujourd’hui redressés sur les deux flancs, et comparables, à ceux que l’on observe sur les flancs des montagnes en voie de surrection, comme les Pyrénées (Poudingue de Palassou).


Le Géosynclinal lacustre de la Limagne. — Sa faune et sa flore tropicales et ses premiers volcans. — Dans son ensemble, la Limagne constitue un grand oasis sédimentaire, aux riches cultures, aux collines pittoresques, parcouru dans toute sa longueur par l’Allier et limité par deux rebords cristallins (granite et archéen), provenant de failles bordières jumelles de plus de 150 kilomètres de long, jalonnant le pied de deux régions surélevées les monts du Forez et le Livradois à l’Est, le substratum de la Chaîne des Puys et des Monts-Dore à l’Ouest. Cette sorte de gouttière de 150 kilomètres de long, dont la largeur atteignait jusqu’à 45 kilomètres, qui est un géosynclinal lacustre oligocène, déblayé en partie de ses sédiments par l’érosion de l’Allier et de ses affluents, débute vers le haut Allier, Langogne, Paulhaguet et se poursuit jusqu’à la vallée de la Loire en plongeant vers le bassin de Paris (fig. 1 et 9).

Il s’y est accumulé près de 1.500 mètres de dépôts variés (latérites, poudingues, grès, arkoses, marnes, calcaires et calcaires marneux, calcaires oolithiques à phryganes et à silex) renfermant à la base une faune saumâtre (M. Lévy, Munier-Chalmas, Giraud), et à la partie moyenne et supérieure une faune pauvre en Invertébrés mais particulièrement riche (une des plus riches et célèbres du monde) en Vertébrés (faunes de