Page:Glangeaud - Le massif central de la France.pdf/29

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 30 —

dans les régions N.-E., S.-E., car elles ont été découpées en voussoirs, portées à des altitudes variées sous l’influence des mouvements tertiaires qui les ont relevées parfois à plus de 1.400 mètres (Cévennes, Causses) (fig. 3). Dans certains cas, les dépôts n’existent plus que décalcifiés sous la forme d’argiles à silex (argiles à chailles) que l’on observe à des hauteurs atteignant aussi de 1.000 à 1.400 mètres dans le Velay et la Lozère.


ÈRE TERTIAIRE

Le Plateau Central doublement heurté par les ondes pyrénéennes et alpines devient un Massif Central-butoir qui se couvre de grandes dépressions lacustres. — La fin du Secondaire coïncide avec la fin d’un cycle d’usure de l’île centrale de la France, devenue une région basse et très aplanie (pénéplaine).

Au début des temps tertiaires (Eocène), le Plateau Central, brûlé par un soleil torride, comme certains territoires africains actuels (Soudan, Guinée et Sénégal) était recouvert d’une terre d’altération rouge vif, ferrugineuse et alumineuse, appelée latérite, conservée en certains points privilégiés. La flore était pauvre et tropicale.

C’est à la fin de l’Eocène (Lutétien) que le Plateau Central commence à sortir d’un long sommeil physique. Son relief va être rajeuni ensuite, soit sous l’influence d’efforts dynamiques (tangentiels et verticaux), soit par la sortie en de nombreux points de sa surface de laves et de projections. Des montagnes volcaniques, parfois grandioses (car elles compteront parmi les plus considérables du globe) seront alors surajoutées à un nouveau relief. Et ainsi, sous cette double influence orogénique et volcanique, le Plateau Central deviendra le Massif Central.

Les efforts dynamiques qui érigèrent au Lutétien, la région pyrénéenne en chaîne de montagnes de plus de 3.000 mètres d’altitude eurent leur répercussion sur le bord Sud du Plateau Central (Montagne Noire), qui fut fortement redressé par le refoulement et le renversement vers le Nord à la fin de l’Eocène moyen, des terrains secondaires et Eocène (fig. 7) (Depéret, Nicklès, Bergeron, Doncieux).

Les Cévennes méridionales jusqu’à Privas paraissent bien avoir participé à ces mouvements qui déterminèrent dans l’intérieur du plateau, la formation des dépressions lacustres éocènes (Menât, Le Puy et probablement le début de la Limagne), où l’on recueille des flores Lutétiennes (Laurent, Marty). Vers