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Decize, et à l’O. ceux de Lavaveix et de Bostmoreau. Ce dernier ferait partie d’une autre dépression étudiée par Mouret.

Tous ces bassins houillers sont caractérisés par des dépôts d’une grande puissance, de quelques centaines de mètres à 2.500 mètres (Saint-Etienne). Contrairement aux dépôts houillers du Nord qui sont d’un autre âge (Westphalien) et parfois marins ou lagunaires, tous les dépôts du Massif Central sont d’eau douce et présentent, non comme les premiers de petites et nombreuses couches régulières de houille, mais des couches parfois épaisses et peu abondantes, atteignant jusqu’à 12 mètres.

Enfin, les bassins du Massif Central offrent encore un autre caractère important ; ils renferment fréquemment des intercalations de coulées de lave, de microgranite, porphyre, orthophyre et basalte accompagnées parfois de tufs de projections, de cinérites à plantes (Decazeville, Commentry, Ahun, Saint-Etienne et Autun), ce qui prouve que l’enfoncement des bassins, durant leur formation, fut accompagnées de fractures suffisamment importantes, pour permettre la sortie du magma fondu interne. C’est là d’ailleurs une observation d’ordre général, qui se répétera durant le Tertiaire.

L’activité volcanique qui avait débuté au Dévonien dans le Massif Central, se continua non seulement durant tout le Carbonifère (houiller y compris), mais aussi jusqu’à la fin de l’époque suivante (Permien). Aux environs de Figeac, à La Capelle Marival, Decazeville, Mauriac, MM. Mouret, Bergeron, Boule et Thévenin ont pu reconstituer quelques-unes des anciennes cheminées des volcans stéphaniens, qui, en d’autres points donnèrent des filons ou des coulées intrusives, cuisant le charbon et le transformant en coke (Commentry). A Bourganeuf et Bostmoreau, j’ai signalé des venues de rhyolites et de porphyre pétrosiliceux. Dans le bassin de Saint-Etienne, les éruptions furent accompagnées d’émissions siliceuses qui pétrifièrent les végétaux (flore spéciale des calcédoines).

Les flores si riches, qui forment la houille stéphanienne du Massif Central appartiennent surtout aux 3 séries des Cordaïtées, des Cycado-Filicinées et des Calamodendrées.

Tandis que de nombreux Poissons, dont quelques-uns étaient particulièrement curieux par leurs caractères synthétiques (Pleuracanthus Gaudryi trouvé à Commentry) peuplaient les lacs houillers, les abords étaient animés par une foule d’Insectes, dont certains atteignaient jusqu’à 70 centimètres d’envergure (Meganeura).