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(Corrèze) et la Dordogne qui marquerait vraisemblablement la position d’un ancien chenal houiller[1].

Le secteur géographique délimité par cette ligne et la dislocation précitée constitue un plateau élevé de 700 à 1.000 mètres, dit “Plateau d’Ussel” comprenant principalement des granites à mica blanc, formant des dômes et des ballons au milieu d’un granite à mica noir, de schistes archéens ou précambriens. Ce territoire englobe au N. le Plateau de Millevaches, qui en est la partie culminante, ainsi que les Monédières et se poursuit jusqu’à Bourganeuf, Eymoutiers, Aubusson, Ussel et jusque près de Figeac. Il se raccorde au N.-E. avec le plateau de Bourg-Lastic, Laqueuille.

Le Plateau d’Ussel domine le secteur W. (de 300 à 600m d’alt.) dit “Plateau de Limoges” qui s’étend entre Tulle, Saint-Yrieix, Limoges et Confolens. Il est surtout schisteux et présente de nombreuses intercalations d’amphibolites, aussi est-il plus fertile, plus peuplé que le plateau d’Ussel, plus froid, plus aride, en partie déboisé et couvert de landes est de bruyères.

3o — Phase (Stéphanien). Formation des bassins houillers du Massif. — Découverte de nouveaux bassins : Le bassin Lyon-Givors-Ambérieu. — Continuation des éruptions volcaniques.

Les mouvements hercyniens donnèrent naissance à des séries de cuvettes synclinales ou à des dépressions qui furent occupées par des lacs dans lesquels la sédimentation fut très active et suivait sans doute l’enfoncement progressif ou saccadé du fond du lac. Le remblaiement se fit à l’aide de matériaux entraînés par des torrents (Fayol) descendant des régions surélevées souvent anticlinales, recouvertes d’une végétation luxuriante. Mais comme dans certains bassins, tel que celui de Saint-Etienne, on trouve des souches et des tiges enracinées sur place Grand’Eury qui en a fait une étude spéciale, pense que leurs cimes s’étant développées dans l’air, elles témoignent que les roches où elles gisent se sont déposées sous une faible tranche d’eau, qui baignait seulement le pied des arbres, Pour ce géologue, le sol de dépôt et les bassins se sont affaissés et creusés pendant la formation, “et les couches de houille se seraient constituées au fond et au bord des bassins marécageux dans un milieu humique et non dans des lacs”.

La connaissance de la tectonique carbonifère actuelle des

  1. D’après Mouret, la dépression d’Argentat séparerait une zône écrasée du massif schisteux ou granitique avoisinant la faille et serait formée principalement de roches écrasées (mylonites) appartenant au plateau granitique d’Ussel. Il y aura lieu de rechercher, si possible, dans le plateau de Limoges, les restes des nappes ayant produit ces écrasements.