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du Carbonifère inférieur et durant le Carbonifère moyen (Westphalien) que se produisirent les premiers grands mouvements orogéniques qui devaient modifier d’une manière si profonde le relief et toute la géographie du Massif Central de l’époque. Ils se traduisirent sous la forme de plis simples ou de nappes charriées, parfois empilées, nappes analogues à celles que l’on observe dans les chaînes de montagnes récentes, comme les Alpes et qui présentent, à leur base, des écrasements de roches appelés mylonites.

L’existence de ces nappes, dont l’étude est commencée, a été découverte par M. Termier, qui pense, en particulier avec M. Friedel, que le bassin houiller de Saint-Etienne reposerait sur 3 nappes pliées en fond de bateau.

Des charriages semblables ont été signalés par A. Michel Lévy, dans le Lyonnais et à Saint-Léon (Allier), par MM. de Launay et Mouret, dans le Limousin, notamment le long de la faille dite d’Argentat (Corrèze) et j’en ai observé plusieurs le long de la dislocation, connue jadis sous le nom de grande faille du Forez, à Saint-Laurent sous Rochefort et Saint-Thurin (Loire) ; le long du grand chenal houiller, à Pontaumur et Puy SaintGulmier (Puy-de-Dôme) et en plusieurs points de la Creuse.

M. Bergeron a décrit des nappes westphaliennes dans la Montagne Noire, vers le Vigan, où il y a renversement de la série Cambrienne. Lors du ridement, il se produisit dans toute cette région une aire anticlinale dont l’axe correspond au massif gneissique et a son prolongement sous la région d’effondrement de Bédarieux. Cette partie axiale formée de Cambrien devait être recouverte par la série paléozoïque, mais les érosions en ont fait disparaître toute la partie postérieure au Cambrien ; dont les assises forment auréole autour de lui. En certains points, comme à Laurens et à Cabrières, la poussée venant du S.-E. a refoulé sur le Carbonifère toute la série paléozoïque (Bergeron). Il existe également des nappes au N. de l’Aigoual et dans toute la région des Cévennes.

L’effort orogénique paraît donc avoir été général dans le massif. Il aboutit à la formation de grands ridements qui faisaient partie d’une chaîne de montagnes européenne appelée chaîne hercynienne dont les plis, dans la région qui nous occupe, dessinent un "V" appelé V. hercynien. Les plis de l’W. sont dits plis armoricains, car ils se raccordaient à ceux de la Bretagne, tandis que les plis de l’E., appelés plis varisques rejoignaient ceux des Vosges. La ligne de rebroussement de ces plis semble voisine de la grande traînée houillère Noyant-Decazeville. La série des plis varisques a été bien mise en lumière par Michel