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de l’écriture sainte.

a conduit et donné le mouvement aux prophètes, en se servant de leurs bouches comme on se sert des instruments[1] ? »

On peut citer encore parmi les Pères du IIIe siècle, saint Clément d’Alexandrie qui dit que « c’est la bouche du Seigneur et le Saint-Esprit qui ont prononcé ce qui est dans l’Ecriture[2]. » Tertullien soutient, en plusieurs endroits de ses ouvrages, que les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament sont écrits par l’inspiration du Saint-Esprit. Origène prouve expressément cette vérité dans son Traité des Principes[3] et il remarque, dans son ouvrage contre Celse[4], que « les Juifs et les chrétiens conviennent de cette vérité, que les livres de l’Ecriture sont écrits par l’inspiration du Saint-Esprit. » Saint Cyprien dit en deux mots que c’est le Saint-Esprit qui parle dans les Ecritures : Loquitur in Scripturis divinis Spiritus sanctus[5]. Enfin un ancien auteur qui a écrit contre l’hérésie d’Artémon, et qui est cité par Eusèbe[6], dit formellement que « ceux qui ne croient pas que les livres de l’Ecriture aient été dictés par le Saint-Esprit sont des infidèles. »

Les Pères des siècles suivants ne sont ni moins formels ni moins explicites. « Les oracles des Hébreux, dit Eusèbe, qui vivait au ive siècle, contiennent des prédictions et des réponses divines, et ont une force toute divine, ce qui leur donne une supériorité infinie sur les livres des hommes, et fait connaître que Dieu en est l’auteur[7]. » Vers le même temps saint Athanase, dans le livre de l’Interprétation des Psaumes , adressé à Marcellin, dit : « Toute l’Ecriture de l’Ancien et du Nouveau Testament a été composée par l’inspiration du Saint-Esprit. » La même doctrine a été enseignée par saint Basile, saint Grégoire de Nazianze, saint Hilaire, saint Ambroise, saint Jérôme, saint Epiphane, saint Jean Chrysostome, saint Augustin. Ce dernier Père, en particulier, dit que « le Médiateur a parlé d’abord par les prophètes ; ensuite par lui-même, et enfin par les apôtres… qu’il a aussi composé une Ecriture à laquelle nous ajoutons foi, » etc.[8].

Théodoret, dans sa Préface sur les Psaumes, affirme que « le propre des prophètes est que leur langage soit l’organe du Saint-Esprit, selon qu’il est écrit dans les Psaumes : Ma langue est comme la plume d’un écrivain qui sait écrire très-vite [9]. » Il faut remarquer que Théodoret

  1. Legat. pro Christianis, lII, c.XLVII.
  2. Exhort. ad gentes.
  3. De Princip. l.  IV, cI.
  4. Cont. Cels. lV.
  5. De opere et eleemos.
  6. Hist. Eccl. lV, cXXVIII
  7. Prœp. evang. lXIII, cXIV
  8. De Civit. Dei, lXI, cII, III
  9. Ps. XLIV, 2.