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dre ce but pourra en même temps me tenir lieu de pénitence pour le jugement inique que j’ai porté autrefois. »

Ce même reproche que Treub se faisait à lui-même il y a dix ans, Aufrecht le fait aujourd’hui encore à ses confrères et je crois avec lui qu’il en faut accuser leur méconnaissance des indications de la sangle pelvienne, en particulier dans les cas de ventre maigre, et par conséquent de la nécessité du type de ceinture que j’ai conseillé.

Pourquoi vouloir, en effet, imposer une ceinture à un ventre maigre ? N’est-ce pas par son poids exagéré que le gros ventre provoque des malaises ? N’est-ce pas en soutenant ce poids et en renforçant ou suppléant les muscles de la paroi abdominale que la ceinture rend service ?

Certainement ; mais, ce que nous a appris la clinique de l’Entéroptose, c’est qu’il y a des ventres très maigres, ayant par conséquent diminué de poids, chez des sujets beaucoup plus souffrants du poids de ce ventre maigre que s’ils avaient un énorme ventre pendant ; chez ces malades à ventre maigre, l’application d’une ceinture appropriée rend des services bien plus remarquables encore que dans les gros ventres ; services remarquables au point que les malades les traduisent, et ce n’est pas rare, par l’expression de « miraculeux », je souligne le mot.

Il ne s’agit pas là de faits exceptionnels. L’Entéroptose est une maladie qu’on rencontre chez 18 pour 100 de la totalité des chronicitans, chez 30 pour 100 des femmes atteintes de dyspepsie ou de névropathie (Glénard[1], Godard Danhieux[2], Einhorn[3], Stiller[4] ; les hommes ne sont pas non plus épargnés : sur 100 ptosiques, il y a 30 hommes et 70 femmes. Or le ventre est très maigre, creusé, chez le cinquième des malades atteints d’Entéroptose.

Ce n’est pas, je me hâte de le dire, que tous les ventres maigres doivent être armés d’une ceinture, loin de là ; la ceinture ne rend aucun service aux ventres émaciés par la tuberculose, le cancer ou toute autre cachexie analogue, à la dernière période

  1. F. Glénard. Loc. cit. 1885.
  2. Godard-Danhieux et Verhoogen. Contribution à l’étude du rein mobile. Ann. Soc. belge chirurgie., no 9, 1894. — Le rein mobile et l’Entéroptose, Gaz. méd., fév. 1900.
  3. Einhorn. Entéroptose or Glenard’s disease. Postgraduat New-York, 1893. — Remarks on Enteroptosis. Med. Record. 1901.
  4. Stiller. Ueber Enteroptose im Licht eines neuen stigma neurasthenicum Arch. f. Verdaungs-Krankheiten, Bd II. 1896. — Die lehre von der Enteroptose. Berl. Klin. Woch. 1899, no 34