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Enfin, la conclusion générale de cette communication, conclusion inattendue, qui est de nature à surprendre bien des lecteurs, est la suivante, écrite en lettres italiques : « La valeur du traitement de ces états morbides (néphroptose et entéroptose), à l’aide de la ceinture hypogastrique de Glénard, doit être considérée comme un fait hors de doute. »

Or cette proposition, formulée la première fois il y a vingt ans, et que je prends aujourd’hui pour point de départ de mon travail, est précisément la seule par laquelle devait conclure un médecin, attentif aux causes du scepticisme ou de l’ignorance de certains médecins à l’égard de la notion de l’entéroptose, et soucieux du moyen d’expliquer et de combattre ces causes.

Un des arguments les plus frappants, qu’on puisse invoquer en faveur de la pathogénie ptosique, n’est-il pas ce fait de l’efficacité remarquablement soudaine et persistante d’une sangle opportunément et convenablement appliquée, chez des dyspeptiques ou des névropathes, même très amaigris, et jusque-là rebelles à toute thérapeutique ?

Comment donc expliquer qu’une preuve aussi saisissante, d’une portée pratique aussi salutaire, partout vérifiée depuis vingt ans, puisse laisser indifférents certains médecins ?

C’est que, répond Aufrecht au cours de son exposé et en soulignant également le passage : « On semble encore se rendre peu clairement compte que la ceinture hypogastrique de Glénard n’est nullement une ceinture abdominale au sens banal de ce terme ; que toutes les ceintures dites abdominales sont totalement dépourvues d’efficacité, surtout dans leur application au traitement de la néphroptose et de l’entéroptose. C’est à peine si l’on s’est jusqu’ici occupé de cette condition et pourtant c’est là le punctum saliens de tout le traitement[1]. »

Combien cette observation est vraie ! Que de fois j’en ai vérifié la justesse, avec le dépit d’être le seul à n’oser le dire !

Mais ce n’est pas tout. Voici ce qu’écrit encore Aufrecht, après avoir minutieusement décrit la ceinture dont j’ai proposé le modèle et à laquelle on a donné mon nom : « Celui qui veut obtenir un succès avec cette ceinture ne doit pas ménager sa peine pour surveiller le bandagiste avec autant de soin que le malade ; le bandagiste se permet d’apporter à l’occasion les modifications les plus fantaisistes, emploie parfois un tissu beaucoup trop extensible, le confectionne de telle sorte qu’il

  1. Aufrecht. Ibid.