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morbide dans tous les centres scientifiques, et d’un agent de traitement comme la sangle, d’une efficacité éprouvée pendant vingt ans, ce n’est pas rendre service aux malades, lorsque l’application de cette sangle ne produit aucun bien, de condamner la sangle, au lieu de se poser les deux questions suivantes : est-ce bien d’une entéroptose qu’il s’agit ? la ceinture livrée par le marchand a-t-elle bien le type exigé et les qualités qu’elle doit avoir ?

Je ne m’occuperai ici que de la seconde question. Pourquoi cette sangle, dans tels cas où son indication est pourtant légitime, ne rend elle pas le service attendu ? pourquoi est-elle mal supportée ? De quoi se plaignent parfois ceux même qu’elle soulage ?

Voici les observations que rai pu faire, les critiques que moi-même j’adresse à ma sangle pelvienne, et les moyens que rai adoptés pour obvier à ses défauts.

1o  L’élasticité du tissu de la sangle est tantôt trop réduite, tantôt exagérée. Il en résulte, dans le premier cas, que la sangle, parce qu’elle est trop dure, blesse les tissus, en particulier ceux qui recouvrent les saillies osseuses du bassin, et, dans le second, qu’elle soutient insuffisamment les viscères.

J’ai dit, plus haut, que l’élasticité de la sangle était nécessaire. Il importerait de déterminer quelle force d’élasticité moyenne doit avoir son tissu.

2o  La constriction exercée par la sangle doit porter simultanément sur trois zones qui, par rapport à la crête iliaque, sont la zone souscoxoépineuse, la zone coxoépineuse et la zone suscoxoépineuse ; c’est à la zone sous épineuse que la sangle doit être le plus rigide, puisque c’est la partie la plus déclive de l’abdomen, dont il s’agit de soutenir le poids et de réduire la capacité ; au niveau de la zone épineuse, cette rigidité du tissu peut être difficilement supportée, en raison de la saillie des épines iliaques antérieures, surtout si la maigreur du ventre accentue leur saillie ; enfin la rigidité du tissu peut-être nuisible dans la zone sus épineuse, où la constriction s’exerce sur des tissus mous dans les trois quarts de cette zone (à part le rachis), et dans une région qui doit demeurer expansible.

L’indépendance de serrage des trois zones inférieure, moyenne et supérieure de la sangle, correspondant aux trois zones anatomiques, indépendance qui constitue un des caractères fondamentaux de la sangle pelvienne, répond bien à ces indications, mais n’y répond que partiellement.

Il importerait donc de donner en outre à ces trois zones une