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tiraillements d’estomac, sensation de creux, de vide, de pesanteurs, de fausse faim, les crises gastriques, pseudohépatiques ; puis les symptômes imputés au nervosisme, à l’anémie ; l’insomnie due au vice fonctionnel de l’appareil digestif ; l’oppression due à l’abaissement du diaphragme ; enfin les symptômes psychiques, l’irritabilité, qui trahissent les troubles apportés à la nutrition générale ; survient bientôt un rapide amaigrissement ; c’est l’inanition, due à la famine que le malade s’impose pour moins souffrir de ses digestions, et qui réduit encore le volume de l’intestin et du foie ; tels sont les symptômes qui conduisent le médecin non prévenu aux diagnostics les plus effarés, aux pronostics les plus sombres, aux traitements les plus contradictoires, toujours inefficaces.

Parallèlement aussi se succèdent les indications et les moyens efficaces de les combattre.

Les causes déterminantes sont multiples : traumatisme, efforts qui agissent directement ; maladies infectieuses, intoxications, violentes perturbations morales qui agissent par l’intermédiaire du foie, en viciant les conditions d’innervation et de circulation de l’estomac et de l’intestin.

Les causes prédisposantes sont la puerpéralité, par la détente brusque de la tension abdominale et la distension de la paroi ; le corset, dont l’effet le plus nuisible n’est pas seulement, comme on le croyait, d’étrangler les organes de la base du thorax, mais surtout de refouler de haut en bas la masse intestinale ; et enfin le tempérament hépatique, ou hépatisme, qu’il soit antérieurement acquis ou qu’il soit héréditaire.

Quant aux symptômes fonctionnels, je laisse parler Aufrecht[1], que je suis encore heureux de citer. Sa communication débute par les lignes suivantes, le passage importe trop à mon sujet pour que je ne le cite pas en entier :

« Lorsque, il y a nombre d’années, dit Aufrecht, je cherchais, en m’appuyant sur les publications de Glénard, à me faire quelque opinion sur la néphroptose et l’entéroptose, je ne fus pas peu surpris de trouver dans un de ses premiers écrits (Rev. de méd., janv. 1887) la proposition suivante : « l’observation clinique montre que l’entéroptose est successivement, chez un même malade, suivant les phases de la même maladie, diagnostiquée et traitée sans succès, en premier lieu, pour une anémie, puis pour une métrite (cautérisation) ou un prolapsus utérin (pes-

  1. Aufrecht. loc. cit.