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ILLYRINE,
OU
L’ÉCUEIL DE L’INEXPÉRIENCE.




LETTRE PREMIÈRE.

À Julie.


Jeudi matin.

C’est de ma maison de campagne, c’est de cette allée de pruniers où nous nous sommes promenés ensemble, que je vais m’entretenir avec toi du bonheur que tu m’as donné. J’en suis presque encore ivre, adorable amie ! Je te connaissais une ame, je te présumais des sens. Mais, ô ciel ! que j’étais loin de la réalité : tu me fais surpasser moi-même : quelle volupté ! quel doux abandon !… que je fus heureux ! femme délicieuse ! tu es faite pour le plaisir, ou pour mieux dire, tu en est l’essence !…

Que fait mon ange ? t’occupes-tu de ton