LETTRE CIV.
À Julie.
Quoi ! se peut-il, Lili ? quelle épître ! quelle froideur ! ô ! Lili ! tu ne m’aimes plus ! qu’appelles-tu devoir ? en est-il de plus sacré que ceux que le cœur impose ? Lili, tu étais épouse et mère la première fois que tu m’as rendu heureux ! tu étais épouse et mère lorsque tu vint à Anisy ! tu étais épouse et mère lorsque tu vint à V… à C…, à Paris même ! tu étais épouse et mère à l’hermitage ! ô ! Lili ! est-ce que tu serais doublement mère ? sans ce cas même, n’ai-je pas les droits les plus sacrés sur l’innocente créature que tu porterais dans ton sein ? Lili, tu n’avais pas ta tête à toi lorsque tu m’as, pour toutes objections, dit que tu étais épouse et mère. Et sous le pommier du bois du rendez-vous, au bois des adieux, m’as-tu jamais objecté que tu avais des devoirs à violer pour me vendre heureux ? n’as tu pas toujours parta-