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rite, s’il faut en juger par deux anecdotes assez connues.

Les comédiens ayant désiré quelques changemens à sa tragédie de Fernand-Cortez, l’acteur Legrand fut député près de l’auteur pour lui demander quelques corrections. À ce mot de correction, le poëte se gendarme, l’acteur insiste, et cite l’exemple de Voltaire qui corrigeoit ses pièces au gré du public : cela est très différent, réplique Piron, Voltaire travaille en marqueterie, et je jette en bronze.

Se présentant un jour pour entrer dans l’appartement d’un homme de lettres, au moment où un grand seigneur ouvroit la porte pour en sortir : débats de civilités à qui passera le premier ; le maître du logis dit alors à celui qu’il reconduisoit, passez, Monsieur, passez, c’est un poëte. Alors Piron enfonce son chapeau, passe le premier, en disant : puisque les qualités sont connues, je prends mon rang.

Ce poëte avoit le ton gai et malin,