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liberté. Très foiblement aidé de sa famille dont l’aisance avoit été enlevée par des événemens qu’on n’avoit pu prévoir, il fut réduit aux fonctions de simple copiste dans un bureau à Paris ; encore ne dut-il cette place qu’à sa belle écriture presque aussi nette que le burin. À part quelques poésies fugitives qui déceloient du talent, Piron resta depuis 1719 à 1722 à Paris dans une espèce d’obscurité ; mais les pièces qu’il donna successivement au théâtre, l’en firent sortir et lui procurèrent des prôneurs et des appuis parmi lesquels compte M. de Livry, qui fut un des protecteurs de Piron les plus délicats et les plus généreux ; et ce ne fut que très long-temps après que Piron le découvrit pour être celui qui, depuis plusieurs années, lui faisoit toucher une pension, dont il n’avoit pu jusques là connoître la source.

Ce poëte disoit, en parlant des maîtres de la scène, je voudrois être Racine, et avoir été Corneille ; cependant il avoit la conviction de son mé-