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de Beaune fondé par Rollin, qu’il étoit bien juste qu’après avoir fait tant de pauvres pendant sa vie, il leur assurât un asyle après sa mort : mais le duc de Bourgogne pensoit bien différemment sur le compte de son ministre.

Delamare raconte qu’un jour le chancelier Rollin se présenta devant le Duc, vêtu d’une soutane courte telle que la portoient alors les avocats : D’où vient, mon compère, lui dit le Prince, que je vous vois avec un autre habit que celui de votre état ?Monseigneur, reprit Rollin, je vous remets tous les biens dont vous m’avez comblé, et je vous prie de trouver bon que je retourne à ma première fortune d’avocat, en demeurant dans vos bonnes grâces ; et il lui présenta une feuille écrite à mi-marge, dans laquelle étoient portés tous les biens qu’il en avoit reçus. Le Duc la prit, et l’ayant examinée, lui dit : je suis bien aise, mon compère, qu’il y ait de la marge pour écrire