Page:Girault - Manuel de l'étranger à Dijon, 1824.djvu/410

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(391)

combien peu de Villeroi, de Saint-Port et de Livri.

Lamonnoye étoit aussi savant critique que littérateur habile ; il possédoit à fond les auteurs anciens et modernes, et passoit pour le meilleur bibliographe de son siècle ; ses Noëls en patois bourguignon ne sont guères appréciés que dans sa province, parce que pour en bien sentir les beautés, il faut connoître toute la finesse et la naïveté de cet idiome ; mais ceux qui possèdent ce langage, réputent ces Noëls des chef-d’œuvres de poésie, et les placent pour la finesse et la grâce à côté des fables de Lafontaine.

Les qualités du cœur égaloient dans Lamonnoye les charmes de son esprit ; il aimoit la joie et les bonnes plaisanteries, et savoit assez à propos aiguiser l’épigramme ; aussi instruit dans son cabinet qu’aimable dans la société, Lamonnoye fut estimé et aimé de tous ceux qui eurent quelques relations avec lui.