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Le président Bouhier mourut à Dijon le 17 mars 1746, entre les bras du P. Oudin, jésuite, son plus intime ami ; lequel l’assistant à sa dernière heure, et lui trouvant l’air de quelqu’un qui médite profondément, lui demanda ce qui l’occupoit. Le Président fit signe qu’on ne le troublât point, le jésuite insista, alors M. Bouhier fit un effort pour prononcer j’épie la mort, et ce furent ses dernières paroles ; elles montrent toute la pureté, la fermeté et la sérénité de l’ame de celui qui osoit envisager la mort d’aussi près, et méditer encore sur elle quoique déjà à moitié descendu au tombeau.

La nuit qui précéda sa mort, M. Bouhier s’est composé l’épitaphe suivante, non moins bonne que le distique de Lamonnoye au bas de son portrait, peint par Largillière, et gravé par Daudet.

Qui tristem coluit Themidem, mitesque Camœnas,
Conditur hoc Janus marmore Buherius.