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çaise, où il fut reçu le 16 juin 1727, avec une unanimité de suffrages d’autant plus flatteuse, que le crédit n’y eut aucune part. M. Bouhier, dit Voltaire, faisoit ressouvenir la France de ces temps où les plus austères magistrats, consommés comme lui dans l’étude des lois, se délassoient des fatigues d’un état pénible, dans les travaux aimables de la littérature. Ce magistrat avoit rassemblé l’une des plus belles et des plus riches bibliothèques qui puissent exister chez un particulier. Son aïeul, Jean Bouhier, l’émule des Peiresc et des Spanheim, avoit acheté en 1642 celle de Ponthus et Cyrus de Thyard[1], dont il forma le noyau de cette

  1. Ponthus de Thiard, né à Bissy en 1521, a illustré le siège épiscopal de Châlon-sur-Saône. Ses poésies le firent surnommer, dans son temps, l’Anacréon français ; il n’étoit pas moins profond dans les mathématiques, et la philosophie, omniapontus erat. Il étoit lié avec les Ronsard, les Desportes, les Pasquier, et resta