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la Bresse et la Savoye, et soumit en très peu de temps ces provinces. Les Grands du royaume en conçurent une basse jalousie et le desservirent par rapport aux liaisons qu’il conservoit avec le connétable de Montmorency, auquel il continuoit de rester attaché.

François I.er fit venir Chabot, et lui dit qu’il étoit informé de ses liaisons avec le connétable et qu’il lui défendoit de les continuer. Chabot répondit avec une générosité rare, qu’il savoit ce qu’il devoit à son Roi, mais qu’il n’ignoroit pas non plus ce qu’il devoit à son ami ; que le connétable étoit un sujet fidelle qui avoit toujours bien servi l’État, et qu’il ne l’abandonneroit jamais. Le Roi le menaça de lui faire son procès : « Vous le pouvez, Sire ; je ne demande là-dessus ni délai ni grâce ; ma conduite a toujours été telle que je ne crains ni pour ma vie ni pour mon honneur. » Cette réponse ayant piqué le monarque, Chabot fut arrêté, renfermé au château de Melun ; et son ennemi dé-