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doit tous les jours au lever du soleil, faisoit fermer les volets et les portes, et travailloit dans le silence, à la clarté des bougies, coëffé d’un bonnet de soie grise, enveloppé d’une robe de chambre rouge à larges raies blanches, assis dans un vieux fauteuil de cuir noir, devant un simple bureau en chêne, au-dessus duquel étoit la gravure de Newton.

Le style de cet écrivain nous paroît naturel et facile, mais le travail est caché par l’art ; Buffon écrivoit difficilement ; il ne craignoit pas de passer quelquefois une matinée entière à l’arrangement d’une phrase ; il faisoit mettre au net ce qu’il avoit composé, le revoyoit le lendemain ou quelques jours après, y faisoit les changemens qu’il croyoit convenables, le redonnoit à la copie, et le corrigeoit encore, jusqu’à ce qu’il n’y trouvât plus rien à reprendre. C’est ainsi qu’on assure qu’il écrivit jusqu’à dix-huit fois ses époques de la nature. Aussi ses descriptions sont deschef-