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quelquefois assez à propos aiguiser l’épigramme.

Lorsque les couplets satyriques attribués à J. B. Rousseau furent répandus dans le public, Danchet qui s’y trouvoit peint comme un imbécille, rencoutrant Crébillon, lui dit : savez-vous que le couplet qui vous regarde est abominable ? — M. Danchet, repart Crébillon, j’aime mieux que Rousseau me fasse passer pour un débauché que pour une bête.

Dans sa tragédie de Xercès, Crébillon faisoit mourir presque tous les personnages ; une actrice qui avoit la réputation d’avoir empoisonné plusieurs personnes de ses faveurs, lui dit : M. Crébillon, donnez-moi la liste de vos morts. — Et vous, Mademoiselle, repart le tragique, donnez-moi la liste de tous ceux que vous avez blessés. Mais à part ces ripostes qu’on provoquoit, Crébillon ne s’est jamais permis la moindre satire. Dans son discours de réception à l’académie française, qu’il avoit