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savoir quelle pouvoit être cette princesse, a long-temps occupé les érudits, et ce pied difforme a donné lieu à plusieurs dissertations très savantes. Un Bourguignon, le docte abbé Lebeuf[1], a résolu le problême : il a démontré que cette reine ne pouvoit être que celle de Saba, dont la figure étoit charmante, mais les pieds mal conformés, et de laquelle la statue fut placée sous le portail de certaines égli-

  1. Je ne retrouverai peut-être pas l’occasion de vous parler de ce savant distingué : Jean Lebeuf, né à Auxerre le 7 mars 1687, mort le 10 avril 1760, chanoine d’Auxerre, membre de l’Académie des inscr. et de celle de Dijon, étoit un prodige d’érudition ; elle éclate dans tous ses écrits ; il ne cessa jusqu’au dernier de ses jours, de se livrer aux recherches les plus laborieuses ; les éditeurs de Du Cange lui doivent plusieurs articles très savans, et le surnomment verum minimè tritarum indagator sagacissimus. L’aspect d’un monument d’antiquité le jetoit dans un enthousiasme et dans des distractions, admirés des savans, mais qui étonnoient le vulgaire. Le cardinal de la Rochefoucaud lui ayant fait obtenir une pension de mille francs sur le clergé, l’abbé Lebeuf,