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E répéter avec aussi peu d’amour’le chant qu’il chanterait au printemps. Mes paupières bat- · taient, mes oreilles bourdonnaient, cela voulait wi dire qu’on parlait de moi dans un salon, dans une rue, qu’on pensait à moi, mais je résistaës à cette invite du monde comme aux appels du téléphone. Je m’étendais ainsi qu’on se couche I tôt, quand le courrier du lendemain doit apporà ter une bonne nouvelle. Une fois heureux, je · saurais me tenir debout.

J’allais aimer. Tous ceux qui avaient souci de j l’amour ou quelque tendresse se retournaient vers moi, me questionnaient. Ainsi les voisins " de compartiment s’approchent d’un soldat, s’inquiètent auprès de lui de savoir si nous sommes prêts pour la guerre, se réjouissent d’apprendre que notre cavalerie est merveilleuse, notre infan·, ; terie parfaite, notre artillerie la meilleure d’Eu#· 1 rope. Gontran vint m’avouer qu’il était amoureux d’Hélène. Une jeune fille que je connaissais à peine, chez Mm de Liville, me questionna : —· Soufîre-t »on, quand on aime ? · J — Les uns souffrent, les autres sont heue reux...

— Vous souffrez ? ’

— Je suis heureux.... 4