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qu’à attendre, qu’à vivre, qu’à veiller les jours de tempête aux tuiles qui tombent des toits, qu’à éviter le sort de ces fiancés maladroits, écrasés < par un camion, tués — ridicules — à la fenêtre d’hôtels ottomans ou mexicains pendant une révolution. Pour la première fois, je suivais les

~. G conseils qu’on m’avait donnés à mon départ

’* · pour Paris ; je ne descendais plus des tramways ’ïz en marche ; je ne circulais plus la nuit dans les ’fossés des fortifications, je portais mon choix, aux stations, sur la voiture dont le numéro était un multiple de neuf. Je ne me promenais que le matin, ou le soir, ou à midi, dans ces heures -·uniquement — qui sont un trottoir ou un refuge. au milieu de la journée bruyante. Il n’était pas un Parisien, à la fin du mois, qui eût bousculé j moins d’aveugles.

C’était presque la Grâce ; c’était la tendresse. Je m’arrêtais à tous les étalages. Je découvrais les magasins de jouets. Tout ce avec quoi l’on joue m’était’désormais interdit, vu mon âge, mais chacun de ces soldats de plomb, de ces + tramways, parce qu’ils étaient petits, par cela seul, me devenaient chers. Tout ce qui était petitet vivant m’émouvait. Géant soudain, j’eusse été J pour la France un Gulliver délicieux, ami du