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A’L’ÉGOLE DU SUBLIHB 67 Ni sa coiffure, ni certains sourires distraits et amers qu’elle avait étudiés devanlrune glace, » devant un visage peut-être. Un jour, je décou· È vris un signe sur son cou. · — Oui, dit-elle d’une voix indifférente, c’est mon signe, je l’aime. ’ v C’était faux ; elle ne l’aimait pas ; ce devait être le signe favori de quelque amie, de l’amie peut-être qui ne pouvait vivre que dans une ombre percée de deux yeux violets, et qui, si j’en croyais certains regards, certaines phrases reprises par Gabrielle, en ce début d’hiver souffrait un peu, aimait un peu. — Vous vivez seule, Gabrielle ? — Seule ? ’ — Vous n’avez pas une amie que vous vénérez, à qui vous obéissez, qui vous a choisi cette j robe, celle enfin dont vous ne parlez jamais ? Elle me regardait, atterrée. — Hélène ? V ’ — Hélène peut-être... Je voudrais la con~ naître, quel que soit son nom ! I Les yeux de Gabrielle se gonflèrent de larmes. 5 Elle s’adossa à la vitrine, gagna une table à petits pas, puis le piano. Allait-elle, s’aidant aux meubles comme une convalescente, faire