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- Pourquoi ie ne bois pas ? dit-elle. Pourquoi je bois si vite ? Mais, cher monsieur, croyez-vous que les jeunes gens aient seuls le droit d’être distraits ? La vie nous préoccupe, nous aussi. ’ Je dus sourire. ’

— Vous me croyez ridicule, n’est-ce’pas ? J’ai l’air éphémère, avec ma robe verte et mes joues roses. Je vous en prie, ne riez point. Mais par-, lons : Je vous assure que les jeunes filles, aujourd’hui, apprennent et comprennent beaucoup.

Que n’eût point compris Gabrielle, en effet, il si elle eût passé les douze mois de l’année à’ Paris ! Voici ce qu’elle devait au semestre de } province : elle comprenait l’impiété, poussée jusqu’à la fureur ; elle excusait les iconoclastes, les bourreaux de saint Sébastien, sur le cas de Judas faisant quelques réserves. En art, tout était sacré, elle admettait, pour voir la flamme, qu’un empereur brûlât sa ville, un bourgeois son chalet. En amour, elle comprenait tout, jusqu’à Pinceste. Elle ne pouvait — non, elle ne ï pouvait condamner la passion d’un frère pour A sa sœur, — J d’un frère gentil, — d’un père pour I sa fille, - d’un père tout jeune. Si j’y voyais des objections autres que les préjugés je n’avais e