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sa il sinon x.1.·u-rnirigun J ( mon carnet : —· Mourir n’est rien, il e’agit de ne mourir qu’unc fois. —· Conquérir une ville, sauver un enfant, et mourir. Ou encore : ·— Moi, simple lycéen, je regarde le soleil, le vide, la J n mort — et beaucoup d’autres choses ··—· en face ! Nous l’appelions « roi de Jérusalem ». · — Et Jérusalem, Gontran ? i ’

— Pardonne-moi, Simon". Il m’est arrivé un grand malheur. Depuis ce jour-là, je suis mort., Pas même un enfant sauvé. Je le regardai. ’ Ses ongles, ses cheveux avaient continué de pousser dans la tombe. Il était hirsute, peu soi- j gué. Il portait un complet d’alpaga, sur-lequel · 4 il eût été difficile, en effet, d’épingler la croix È rouge des Croisés, la croix bleue de Jean-Bart, Ã la croix de Lorraine. Il avait bien définivement y % renoncé à Jérusalem, à Québec, à Metz. Il eût ; Q pu suivre tout au plus une croisade d’enfants, s’occupant à l’arrière-garde du pain et des y vivres, dans l’intendance. Sa vie était dès maintenant encadrée, un brevet périmé. Il vieillirait dans ’ce lycée dont il n’avait pu trouver la porte de sortie. Il serait la risée des élèves, il les entendrait chanter dans les couloirs des complaintes J ’r sur sa cravate, - sur notrecravete, —· sur I son amie, sur son enterrement. Puis, un ’ 1 1

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