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quatre. Ils partirent vers Montmartre, vers Belleville comme s’ils prenaient les lignes qui jadis les ramenaient chez eux, aux vacances, et formèrent, pour rejoindre leur autobus, le groupe de la ligne d’Issoudun, celui de Guéret, celui de Tours. Gontran, au lycée déjà solitaire, resta le dernier. Je lui demandai pourquoi il était venu si tard. Il baissa la tête... · — Je reçois aussi le mardi, dit-il... J’eus l’impression qu’il jouait mon rôle dans un univers de commis, d’employés. Je voulus · savoir ce qu’il devenait :

— Je ne deviens pas, dit-il. Je suis répéti— j teur, pour longtemps. a i.j

— Tu es marié ? I

A — J’ai une petite amie..

Pauvre Gontran, ce devait être une très, très petite amie ! Il lui fallait rougir maintenant à 1 ’chacune des questions qui me faisaient lever la tête. Pauvre âme, qui roulait de l’or, pourquoifall-ait-il que la main-d’œuvre fût en elle si chère ! C’est—~sur Gontran pourtant, plus encore’ que sur moi, que j’avais mis jadis nos espérances, sur son enthousiasme, sur son’dédain · illimités. C’étaient les formules répandues à foison dans ses devoirs que j’avais recueillies dans