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TRIOIPHI nu xwrnirxgun ’ 235

pas Camille... Anne ignorait son abaissement soudain, et que a hauteur, son mépris, ne m’en imposaient plus. Elle se défendait comme si J elle était la première au monde, alors que Julie, Sabine étaient autour d’elle... Elle était une ï pauvre Française arrogante... Que je l’aimais ! J Je la voyais trop agitée pour parler autrement que par exclamations, par phrases brèves, j trop irritée pour trouver la réponse à ce que je disais et elle n’avait recours qu’à sa mé- ’ moire. Tout ce qu’elle avait pensé ou entendu d’hostile à mon sujet, — et de vieux reproches ’ 5 périmés, -·a· elle Pessayait à nouveau sur moi. ’ Elle avait honte de sa mauvaise foi, elle s’en à irritait davantage. Elle en arrivait à parler en termes plus violents, moins dignes, se défendant par des sentiments trop vifs, trop précis, comme doit se défendre par des bras nus, des jambes nues, la femme la plus digne qu’un guerrier a surprise nue. Elle disait que je A ne lui plaisais pas, qu’elle haïssait ma fidélité, que le jour, où ’elle me saurait Paml d’une autre femme, le vrai ami, l’ami d’un cou, l’ami de cheveux, de mains, elle en serait soulagée. Elle disait que j’avais fait de l’amitié un commerce illégitime, une liaison ; qu’elle —