Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/242

Cette page n’a pas encore été corrigée

il

184 [IRON LI PATHÉTIQUI — I

’ ·- Partez ! 1

Trop tard, j’étais prêt... Déjà j’étais gagné î par cette humeur insensible qui me fit subir en I somnambule toutes mes heures décisives. Déjà, fermant les yeux, —· ainsi que je me récitais, J dans ces fameux concours, une phrase grecque ou latine pour me placer de force dans Athènes, pour écrire mon théme au milieu juste du forum, — et, malgré la Mort, j’étais toujours premier —· déjà je me redisais la lettre d’Anne « que j’aimais le plus, celle du moineau qu’elle avait trouvé mort. Je souriais. Je revenais à la —, fois vers elle et vers Lesbie. Toute une tendresse romaine m’envahit, celle qui gonfle la poitrine, D une joie de tribun amoureux et celnt d’une armure à joints d’or. Etre fiancé d’Anne, quand Catulle ajuste sa toge attaquée par l’orage, quand Tibulle essaye vainement de tracer un dernier vers sur le papyrus que la bise enroule, quand un grand vent souffle sur le Latium... Je tournni le dos à la lumière pour ne pas en être géné, comme un légionnaire doit le faire au soleil. J’achevai ma tasse de thé. Je n’avais plus à craindre la faim, la soif. Je me disais : -·· Tu es la plus belle, tu te crois l’âme grande, mais tu n’es quand même pas Cornélie,