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première négation tombait, laissant une trace ? rouge, puis la seconde. Bientôt les traces elles-mêmes disparurent. Bientôt je n’en pus plus douter. Il n’y avait plus de négatives : Anne existait. Elle me tendait ses bras aux mains coupées, elle se soulevait sur ses chevilles éclatées, je la pressais dans mes bras, elle disait : — J’existe, j’existe... Simon ! Hélas non, je ; meurs ! je meurs !

Je rêvais que dans une caverne tendue de pourpre je comparaissais devant un conclave. Devant des scolastiques, des grammairiens, ; des logiciens, je m’humiliais. Je leur expliquais il le peu qu’ils auraient à faire pour me sauver-. Il leur suffisait de condamner le syllogisme, les I axiomes. Si B n’était plus B, si 2 n’était plus 2, J Anne n’était plus Anne, et redevenait mon amie, et redevenait jeune fille. ·

— Faites que B ne soit plus B et, si vous l’exigez, je me tue ! ’ I

Grammairiens, logiciens sont friands de la mort d’un jeune homme ! Ils agitaient leurs ailes noires. Ils claquaient leurs becs décharnés. Ils m’accordèrent tout : syllogismes, axiomes, B était M, 2 était 7... Hélas ! je m’éveillai ! et, dans la nuit profonde, bien que sourd, bien