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’ployé, un passant". Je voyageais, je vivais sans billet. J’entendis qu’on viendrait m’attendre, avec Anne, au train suivant.

È On siffle, on partit, et je pus relever la tête. Cfétait un petit train qui allait juste deux stations au delà, puis revenait sur ses pas. J’eus du moins, dans cette banlieue, les distractions du voyageur aux confins d’un désert : je vis tourner la locomotive, je vis le château d’eau, je vis le t chauffeur se laver les mains ; en me penchant, en me penchant tout entier, j’aurais pu voir le mécanicien lui-même. Au delà des plaques tournantes, j’aperçus le monde sauvage, les forêts... I On repartit, on repasse devant la gare où Anne m’avait quitté. On en cria encore le nom pour le voyageur qui s’obstinait à se dissimuler, à ne pas descendre, on le cria devant chaque wagon, devant la voiture des bagages. Enûn l’on siffla. Tout était tîni. Après cette boncle inutile hors de ma vie, j’y revenais. Tout, par bonheur, alla très vite. Bientôt un employé me secouent le bras.

- Réveillez-vous, monsieur, vous êtes arrivé ! Je me dressai...

—· Arrivé ? Où suis-je’ ?

— Vous êtes à Paris. ’