Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée

’ 166 sinon un puntœxgus

n’avait habité que des hôtels dans des montagnes, des bourgs, des châteaui. Elle me

montra un jour l’atlas où était indiquée par une croix chacune de ses demeures, croix éparpillées au hasard comme celles qui marquent la mort des aéronautes. Qu’il paraissait enfantin mon tour d’Europe, tracé en rouge sur ma carte, important et sec comme Pitinéraire de Marco Polo, empruntant les vallées et les cols ! pas un seul point du monde que j’aie semblé atteindre, comme elle, non par une route, par un chemin I de fer, mais avec des machines ailées, mais par un souterrain. Toutes les aventures que j’avais eues par mes livres d’enfant, l’incendie qu’al- ; lume un serviteur et qui consume la maison de famille, l’inondation, le naufrage, elle en avait l’expérience ; elle savait faire les nœuds pour attacher une corde à une fenêtre ; elle savait ramer, nager. Pas de vices non plus, de défauts que l’on n’eût poussés au crime dans sono entourage : un domestique malais avait voulu la défigurer, un de ses meilleurs camarades, lieutenant hongrois, avait trahi... et ces défauts, portés par ces étrangers, me semblaient plus vivants encore, plus démoniaques et plus actifs que nos t honnêtes défauts français. Le moindre de ses q