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x 18 sxuox en mrniugun mes amis, avec la sincérité qui échappe dans cette vie et qui m’avait valu de retrouver au bas. de la liste, dédaignés, certains amis pour lesquels je continuais à descendre même du tram- 1 way. Mon légataire à chacun devait. porter un souvenir. Pourquoi remettre à une date lointaine ce que je pouvais faire aujourd’hui ? J’allai les voir tous. Ils ne se doutèrent jamais que je rem- ” plissais, plaisantant, le vœu d’un mort. Je leur distribuai d’avance les cadeaux qui devaient rappeler ma mémoire — si bien qu’ils auraient pu, si j’étais justement mort dans le mois, me croire oublieux et trouver mon testament vide. ’1 Tous mes bibelots disparurent et il ne resta guère que les objets pour ennemis, les glaces, les pendules. Il fallut bientôt faire des cadeaux vivants. Gabrielle eut des poissons, un rouge affectueux, un noir bête. A Fernand, qui étudiait la vie des insectes, j’apportai une ruche en verre avec un essaim d’élite ; je l’apportai moi-même : je n’avais plus peur des abeilles depuis que j’en avais sauvé une, jadis, d’une J goutte de pluie. Jacques, qui allait à ses chantiers avant le lever du soleil à travers des terrains vagues, reçut un chien ; un chien courageux qu1 désormais le précéda dans l’ombre, - t ’ 4 ’ l 1