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ses rayons rabattus, il marquait simplement le soir aux armes de l’été. Frauken avait voulu s’asseoir près du chauffeur. Elle ne se tourna ’qu’une fois, près de l’asile, de regret que les convalescents eussent attendu notre retour pour se coucher. Gabrielle était appuyée contre mon épaule, je voyais l’ombre dans ses yeux prolonger à l’infini sa soumission. Je songeais à ce que je devais être dans sa petite âme généreuse. Je m’enivrais de cette idée. Nous bavardions : il fallait, dans ces moments heureux, offrir à ’ Gabrielle le même présent qu’à Moloch lui- p même : des êtres vivants. Je lui parlai d’amis nouveaux, qu’elle ne connaissait pas. J’épelai leurs noms ; je décrivis leurs familles. Puis un ’train effrayé bondit dans un taillis. Deux ramiers en voyage, l’un moins hardi, voletaient sur la première ligne d’arbres au delà de la route, protégés des hommes par la largeur d’un champ, des oiseaux de proie par les hommes. Nous voyions maintenant à rebours le chemin p parcouru à midi, le côté moussu des arbres, les portes des maisons qui nous avaient paru avoir 7 seulement des fenêtres, le visage des facteurs rentrant de leur tournée... Tout s’explique, le soir... Gabrielle était cette fois du côté de la J