CHAPITRE HUITIÈME
Quand je m’éveillai, Zelten avait disparu. Les portes
étaient fermées et sans serrure visible. Quelque radical-socialiStë,
mon futur concurrent aux élections, m’avait
enfermé seul avec un trône, comme les épouses prévoyantes
enferment sans qu’il s’en aperçoive, pour
divorcer ensuite à leur jour, l’époux avec une négresse.
Le téléphone, le microphone, le réflecteur avaient
disparu. La vieille salle dorée avait supprimé ou réabsorbé
ses sens nouveaux, et il ne restait plus, sous
un portrait de Benedicta, femme de Louis le Sévère,
qu’un tableau d’appel dont je pressai deux boutons,
celui du Chambellan de la Porte, pour qu’on m’ouvrît,
et celui de la Chambellane Tercéenne, pour en voit
une dans ma vie. Mais il ne vint qu’un des deux
pages, son maillot noir à la main, et qui se hâtait
d’accrocher les boutons à pression de sa robe verte et
rouge. Le bain de tyrannie, et de bon goût, était terminé.
Par des passages obscurs et des escaliers de
service, mais qui longeaient les salons à couleurs et
à noms féeriques où nous pouvions plonger grâce aux
hublots dissimulés, par la piste de la valetaille que
la tradition des chambrières et des laquais avait aussi
baptisée, par le couloir de l’Araignée, la cour aux