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RETOUR D’ALSACE

nous aurons l’air d’avoir dormi entre l’époque tertiaire et l’époque quaternaire.

… À six heures, nous rejoignons au jardin du couvent les téléphonistes. Nous sommes en réserve aujourd’hui et les convois nous dépassent. Toutes les voitures ont encore leur peinture et leurs placards. Voitures réservistes, dont beaucoup n’osent point encore voyager sans leur sacoche et leur bouillotte. Il passe les autobus de la route des Alpes, ceux de Chamonix, ceux de la Grande Chartreuse, que nous montrons à la sœur converse, ceux de Grenoble, une croisade de tourisme improvisée, toutes autres excursions cessantes, vers un pays merveilleux découvert la veille, et à laquelle se sont joints, en cours de route, les omnibus des villes traversées, le Cheval-Blanc de Pontarlier, le Coucou de Nyons, bourgeois, noirs et rouges, incapables cependant de résister à tant d’attraits. Les chevaux de Forcalquier seuls regimbent, trouvant la gare plus loin encore que d’habitude et prêts à prétendre que le train l’a emportée. Je dormirais, mais les sonneries du téléphone me réveillent. Les deux sapeurs sont deux professionnels de Paris, qui bavardent avec les autres postes, et appellent Bellemagny Belleville, Gutzof Gutenberg. Des soldats sur la route leur crient les numéros qu’ils avaient coutume de