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LA PHARMACIENNE


I


Aucun des invités de Mme Rebecque ne remarquait, ce soir-là, que toutes ces dames étaient jolies. Ils les laissaient à leur bésigue, et fumaient, les coudes à l’aise. Tous, de la vérandah, regardaient passer le soleil, comme on regarde, dans les villes plus favorisées, passer le train. C’était le soleil de quatre heures, déjà ralenti, et Mme Danton qui s’éventait de son mouchoir, avait l’air de saluer une parente, du quai. Il y avait là un rossignol qui chantait en pleine lumière, le gosier rouge comme si une veine s’y fût rompue ; il y avait aussi Coco Rebecque, assise près de sa mère, qui imitait ses roulades, mais si maladroitement que l’oiseau ne comprenait pas