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ONDINE

ONDINE

Toi.

HANS

Vous l’entendez, juges ! Elle pousse l’amour au blasphème.

LE PREMIER JUGE

N’exagérons rien. Ne compliquez pas la cause : elle veut dire qu’elle vous révère.

HANS

Pas du tout. Je sais ce que je dis. J’ai des preuves. Tu t’agenouille devant mon image, n’est-ce pas, Ondine ? Tu baisais l’étoffe de mes vêtements ! Tu faisais tes prières en mon nom !

ONDINE

Oui.


HANS

Les saints, c’était moi. Les fêtes, c’était moi. Pour les Rameaux, qui voyais-tu, entrant dans Jérusalem sur son âne, les pieds traînant à terre ?

ONDINE

Toi.

LE JUGE

Mais où tout cela nous mène-t-il, chevalier ? Nous avons à juger une ondine, et non pas l’amour.

HANS

C’est pourtant là le procès. Qu’il se range à cette barre, l’amour, avec son derrière enruban-