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ONDINE

impérieuse ? À quoi donc reconnais-tu les vraies femmes ?

HANS

À ce qu’elles trompent. Elle m’a trompé.

BERTHA

Toi seul ne voyais pas. Toi seul n’as pas remarqué qu’elle n’employait jamais le mot femme. Lui as-tu jamais entendu dire : on ne dit pas cela à une femme, on ne fait pas cela à une femme ?… Non… Tout en elle disait : on ne dit pas cela à une ondine, on ne fait pas cela à une ondine.

HANS

Oublier Ondine, me le permet-elle ? Ce cri par lequel j’ai été réveillé, le matin de sa fuite : je t’ai trompé avec Bertram !… est-ce qu’il ne s’élève pas encore tous les matins du fleuve, des sources, des puits !… Est-ce que le château et la ville n’en résonnent pas, par leurs fontaines et leurs aqueducs, à toutes les heures… Est-ce que l’ondine en bois de l’horloge ne le crie pas à midi ? Pourquoi s’acharne-t-elle à proclamer au monde qu’elle m’a trompé avec Bertram !…

UN ÉCHO

Avec Bertram !

BERTHA

Soyons loyaux, Hans. Déjà nous l’avions