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JEAN GIRAUDOUX

LE SERVITEUR

Sous un acacia…

HANS

Et cours !

BERTHA

Ô Hans, moi je remercie les servantes de m’avoir laissé ce matin tous leurs mots humbles pour te dire que je t’aime. Tu me tiens dans tes bras, Hans. Pourquoi ce visage ? Que te manque-t-il en ce jour ?

HANS

De m’être vengé, de l’avoir forcée, devant la ville réunie, à confesser son état et son crime.

BERTHA

Depuis six mois qu’Ondine a disparu, n’as-tu pu l’oublier ? En tout cas, c’est le jour aujourd’hui pour l’oubli !

HANS

Moins que jamais. Si je t’offre aujourd’hui un fiancé méfiant, amoindri, humilié, c’est son exploit… Comme elle m’a menti !

BERTHA

Elle ne t’a pas menti. Tout autre que toi aurait deviné qu’elle n’était pas une des nôtres. Est-ce qu’elle s’est plainte une tois ? Est-ce qu’une fois elle a dit non à ta volonté ? Est-ce qu’une fois tu l’as vue colère, ou malade, ou