Les poissons eux-mêmes l’épelaient. Et chaque fois que je sortais de la cabane pour leur raconter l’amour de Hans et les narguer, tous me criaient ce mot par des bulles ou par des sons. — Il est furieux de sa truite jetée, disais-je. Il a faim. — Oui, disaient, les brochets. Il te trompe. — Je viens de cacher le jambon. — Oui, disaient les ablettes, il te trompe… Vous aimez les ablettes, vous ?
Je n’ai pas encore d’opinion.
De sales petites mouches. De sales petites serpentes. J’en sais sur les ablettes ! Et ils l’ont tenté avec les ondines. Je pensais qu’il allait, à ce qu’on nous a dit des hommes, se précipiter sur elles, d’autant que mon oncle les avait choisies sans ouïes et sans ailerons. Il ne les a ni touchées ni embrassées. J’étais fière de lui. Je les ai défiées. Je leur ai dit qu’il ne me tromperait jamais. Mais ils ricanaient. Alors, j’ai eu tort. J’ai fait le pacte.
Quel pacte ?
Leur roi, mon oncle, m’a dit : — Tu nous permets de le tuer, s’il te trompe ? Si je disais non, c’était humilier Hans devant eux, c’était dire