Page:Giraudoux - Ondine.djvu/105

Cette page n’a pas encore été corrigée
95
ONDINE

L’ILLUSIONNISTE

Oui… Non… Pas depuis une heure. L’envoyé africain pelait un de ces fruits en vous suivant pour son audience et parmi ses cadeaux j’ai vu les animaux du désert. Vous n’aurez pas le dernier mot avec la magie, Excellence ! Croyez-moi… Donnez votre signal, installez vos curieuses et vous verrez arriver en ces lieux Bertha et le chevalier…

LE CHAMBELLAN

Prévenez ces dames !

LE POÈTE

Excellence, pourquoi faire cette mauvaise besogne ?

LE CHAMBELLAN

Elle se fera un jour ou l’autre. Vous connaissez les langues de la Cour.

LE POÈTE

C’est leur métier. Ce n’est pas le nôtre.

LE CHAMBELLAN

Mon cher poète, quand vous aurez mon âge, vous trouverez la vie un théâtre par trop languissant. Elle manque de régie à un point incroyable. Je l’ai toujours vue retarder les scènes à faire, amortir les dénouements. Ceux qui doivent y mourir d’amour, quand ils y arrivent, c’est péniblement et dans leur vieillesse. Puisque j’ai un magicien sous la main, je vais enfin