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— C’est nous qui fauchons les moissons, qui pressons le sang de la vigne !

Demokos.

C’est tout au plus un chant de guerre contre les céréales. Vous n’effrayez pas les Spartiates en menaçant le blé noir.

Pâris.

Chante-le avec un javelot à la main et un mort à tes pieds, et tu verras.

Hécube.

Il y a le mot sang, c’est toujours cela.

Pâris.

Le mot moisson aussi. La guerre l’aime assez.

Abnéos.

Pourquoi discuter, puisque Demokos peut nous en livrer un tout neuf dans les deux heures.

Demokos.

Deux heures, c’est un peu court.

Hécube.

N’aie aucune crainte, c’est plus qu’il ne te faut ! Et après le chant ce sera l’hymne, et après l’hymne la cantate. Dès que la guerre est décla-