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C’était là le dernier obstacle. Il le prit de face. Il entra.

Toutes ces bêtes qui ont disparu quand d’habitude l’évadé revient au foyer vivaient encore. Mais elles dormaient. Les serins, la tête cachée, décapités par le sommeil, les chats sur le rebord du buffet où leur ronronnement s’était subitement éteint, au heurt avec l’inconscience, les chiens sur le paillasson, tous haletaient, pris du mal qui repose. Le robinet de la cuisine était resté ouvert. Les animaux Bardini pour la première fois dormaient avec ce bruit consolateur de l’eau, de jardin oriental. Jérome supporta cette confrontation avec ces petits yeux fermés. Oiseaux et bêtes avaient leurs plumes et leur poil de nuit, plus lisses, plus brillants, plumes et