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sion de voir une dernière fois les longues jambes, les beaux genoux de Renée. D’un regard que rien maintenant ne trompait, elle voyait, sur la table de toilette, que les lotions de Jérôme étaient presque épuisées, le tube de pâte pour les dents à son terme, cette réserve de boutons pour faux-cols qu’il entretenait plus jalousement qu’un vivier, n’en recélait plus qu’un, pauvre tibi qui servirait sans doute pour le premier faux-col du petit Jacques. Tous ces bocaux de luxe, — les réservoirs maintenant de leur vie même, elle le sentait —, ils étaient presque pleins sur sa tablette, à peu près vides sur la sienne. Le violet et l’ambre, couleurs de ses parfums, étincelaient au soleil, à ras le bord. Le vert et le jaune, ses couleurs à lui, étaient presque taris. Elle se peigna, cherchant des yeux malgré elle dans les tiroirs. Plus un seul savon anglais. Les