Page:Giraudoux - La Première Disparition de Jérôme Bardini.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle se dressa, n’hésita plus à mouvoir ce corps, puisqu’il s’agissait de parole, elle sentait seulement sa bouche, sa langue un peu endormies dès que la parole était en jeu. Elle se pencha sur Bardini pour cette conversation, elle s’offrit, seins, et cou, et joues inclinées, pour cette discussion, donnant pour la parole ce corps qu’elle n’avait jamais approché d’une ligne pour l’amour.

— Tu t’ennuies ici, Jérôme ! Pourquoi ne pas revenir à Paris ? Bella est morte. Bellita ne revient jamais. Ne crois-tu pas que nous sommes faits plutôt pour Paris que pour la campagne, l’un et l’autre ?

Il se leva, détourna la conversation, c’est-à-dire écarta ses mains, sa poitrine, sut se soustraire à cette pression de Renée qui était le poids de son raisonnement. Il parla de ce qu’il croyait déjà insensible en lui, de la maison, de l’en-