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de malheurs, de désastres ; s’en fût-elle doutée, elle eût attendu qu’il la prît dans ses bras. Lui, pénétré du parfum de Renée, décidé à s’en laver l’après-midi par une baignade, puisqu’un second bain devenait indispensable, se sentait tenté de s’étendre près d’elle, de prendre congé d’elle comme le faisaient les croisés de leurs épouses, avant cette croisade sans croix vers l’inaccessible. Elle qui devinait tout ce qu’il y avait d’inhabituel dans cette attitude, ce remue-ménage, ce silence, elle, toujours soumise et reconnaissante, vers le corps de laquelle il n’avait jamais, quand il l’avait désiré, par on ne sait quelle merveilleuse habileté de Renée, trouvé d’obstacles, comme les malaises ou la proximité des domestiques, restait souriante, avec aussi peu de mouvement en elle qu’une femme déjà comblée. Le tout commandé par un mélange de