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carence de son père, poursuivre sur la terre le destin officiel des Bardini. C’était à cet être encore sans paroles, mais dont les cris avaient déjà l’accent de famille, qu’il léguait tout ce dont il ne voulait plus, ses anciennes richesses, ses anciens penchants, et le portrait du colonel Bardini qu’aimait Bonaparte, et ce don des Frazier pour la comédie de salon, et ce goût des Lacoste, ancêtres maternels de Bardini, pour la musique du XVIIIe siècle… Fini Gluck… Fini Mozart… Finies les flûtes enchantées, les Papagéno, les Papagéna, les missives écrites à deux voix, les déclarations faites à huit cœurs…, excepté pour cet être vagissant… Les consignes à donner à cette sentinelle du devoir familial qui ne savait pas marcher ? L’enfant le regardait, encore incertain de ce qui allait ! intéresser sur ce grand visage, d’un regard encore incolore contre lequel Bar-