Page:Giraudoux - L’École des indifférents.djvu/47

Cette page n’a pas encore été corrigée

JACQUES l'Égoïste 43

des gouttières, aux arêtes des pignons, glis- saient par à-coups des reflets somnambules. Un cri eût éveillé et précipité vers la terre toute cette lumière endormie. Mais, des au- ges, des puits, des flaques, montait seule- ment le bruit de flux et de reflux qu'exha- lent les coquillages renversés. Que signifiait ce calme infini qui me versait un chag/rin si perfide.*^ Tout cela me disait : Dors. Tout cela me disait : Veille. Le jour vint et j'étais moins désœuvré, avant de savoir ce que c'est que le repos.

— Voyez du côté de l'amour.

Je regardai du côté de Marie-Thérèse Menzel. Elle était la maîtresse d'un officier de cliasseurs, mais nous la voyions passer à bicycletle dans un tourbillon oii dominaient les grands élèves des Maristes, et mon ami Reste] en était. 11 lui avait déjà remis une lettre où j'exprimai le désir de lui présenter quelques respectueux hommages. J'avais hé- sité à mettre un timbre dans l'enveloppe et elle n'avait jamais répondu. Tout le jour, je m'appliquai donc à penser à elle. Mais il man- quait à ma pensée, comme jadis à mon billet,

�� �